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                              Delirious
 
                              
                              Par Nathalie Drevet
 
                              
                                
                              
                              
                              Retour en force du réalisateur Tom DiCillo. 
                              Tension, humour, fragilité ou encore passion, le 
                              film « Delirious » joue avec nos émotions. De 
                              nombreuses fois récompensé, ce long métrage marque 
                              la troisième collaboration de Tom DiCillo et 
                              Steve Buscemi. 
                              
                                
                              
                              « Les derniers seront les premiers ». Cette 
                              célèbre chanson de Céline Dion aurait 
                              aisément pu être le titre de ce film. Ou comment 
                              quelqu’un qui part du plus bas de l’échelle va 
                              finalement en atteindre le sommet ? Voilà ce qui 
                              arrive à Toby Grace              (Mickael Pitt).
                              Jeune et beau garçon, Toby vit dans la rue. Il 
                              ère de poubelles en cages d’escaliers. De sa vie, 
                              il ne reste qu’un grand vide où tous les jours se 
                              ressemblent dans leur tristesse. Par hasard, il 
                              rencontre Les Galantine (Steve Buscemi), un 
                              paparazzo. De la colocation à l’association 
                              professionnelle en passant par l’amitié et la 
                              trahison, les deux hommes vont beaucoup partager. 
                              Mais Les n’est pas fait pour appartenir à un duo. 
                              Schizophrène et malheureux, il ne vit qu’à travers 
                              les stars qu’il épie pour prendre « la photo qui 
                              tue ». Tellement obsédé par la célébrité, il 
                              s’invente une vie où lui même appartiendrait à ce 
                              monde dont il rêve. A la suite d’un évènement 
                              improbable, Toby rencontre la belle et talentueuse 
                              K’harma Leeds (Alison Lohman) et en tombe 
                              éperdument amoureux. Troublé et troublant, Les 
                              assiste impuissant à l’entrée de Toby dans le 
                              monde des paillettes, le laissant seul derrière 
                              les barrières de sécurité. Jusqu’où l’élève va 
                              t’il dépasser le maître ?  
                              
                                
                              
                              Après plusieurs années d’absence et surtout après 
                              le décevant « Back Luck », le réalisateur Tom 
                              DiCillo était attendu au tournant avec son « Delirious ». 
                              «  C’est le film dont je suis le plus fier, pas 
                              seulement par rapport à moi mais du fait de la 
                              participation de tous les acteurs » précise 
                              l’intéressé. Des acteurs, justement, nous n’en 
                              retiendrons qu’un : Steve Buscemi. Admirable et 
                              poignant, il insuffle tout le caractère dramatique 
                              à cette comédie un brin trop légère. Il 
                              s’approprie les scènes, les renverse et nous les 
                              lance à la figure. Il sauve ce film qui ne 
                              bouleverse pas par son originalité. Non, « Délirious » 
                              n’est pas un chef d’œuvre, quelques clichés 
                              auraient pu être évités. Mais Tom DiCillo ne tombe 
                              pas dans le piège de choisir un camp. Il n’encense 
                              pas les stars et n’enfonce pas les paparazzis, il 
                              sait rester objectif. Sur ce point là, « Delirious » 
                              sonne juste. « J’ai choisi d’aborder le sujet 
                              des paparazzi car ils sont tout en bas de 
                              l’échelle de la célébrité. Je voulais comme héros 
                              un paparazzo parce qu’il est dur d’avoir de 
                              l’estime pour ces gens. Mais en même temps, qui 
                              achète les magazines people pour voir leurs 
                              photos ?… ». Tom DiCillo peint le portrait de 
                              notre société fascinée par le monde des stars, au 
                              point de se perdre totalement à travers eux. 
                              D’ailleurs, en Anglais, « Delirious » signifie « être 
                              heureux jusqu’au point de devenir malsain ». 
                              Tant qu’il y a l’ivresse… 
                              
                              Sortie en salle le 4 juillet 2007 
 
                               
                               
                              
                              Film
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